Le bain, en exposition

Le bain

« Le bain » est une tapisserie contemporaine. Elle reprend un élément de l’œuvre d’art homonyme des artistes Christophe Marchalot et Felicia Fortuna. Finalistes de l’appel à création 2012 de la Cité internationale de la Tapisserie et des Arts tissés d’Aubusson sur le thème « Mobilier design en Aubusson », les deux créateurs ont eu une mention spéciale du jury pour leur projet. « Le bain » est un objet d’art inquiétant et séduisant, semblant sortir tout droit d’un cabinet des curiosités contemporain.

Outre les deux artistes, le projet regroupe divers artisans d’art : la fonderie « Fusion », de David De Gourcuff, et une doreuse sur métal, le sellier d’art Michel Pochon (Sellerie Selaneuf) et l’atelier de la lissière Françoise Vernaudon, associée à la lissière Anne Boissau.

La baignoire, dorée à l’or fin, est habillée de tapisserie et percée de dizaines de clous dorés. Le tout est posé sur un miroir.

La tombée de métier de la tapisserie a eu lieu le 6 février 2020. L’œuvre globale est assemblée courant mars. Elle est exposée à la Cité internationale de la Tapisserie depuis avril 2020.

Rivendell

Rivendell fait partie de la tenture Tolkien, appel d’offres à tissage de la Cité internationale de la Tapisserie et des Arts Tissés d’Aubusson.

J’ai tissé cette sixième tapisserie de la tenture de janvier à mai 2019. Ainsi, il a fallu 4 mois à temps plein et les 6 mains de 3 lissières.

Associée à l’Atelier Françoise Vernaudon et à Nathalie Mouveroux de l’Atelier de la Chandouille, j’ai tissé à Aubusson, dans l’atelier de la Cité, en collaboration avec la cartonnière Delphine Mangeret.

Le travail fut intense, agréable et créatif. La tapisserie est une interprétation colorée et contrastée. Il a fallu une chaîne en 13 portées, soit 4 fils au cm, et une trame de laines de couleurs pures en 2/20 teintes à l’atelier Thierry Roger d’Aubusson.

La tapisserie est tombée du métier en mai 2019, en présence de Bailly Tolkien, épouse de Christopher et belle-fille de JRR Tolkien, et de l’ambassadeur du Royaume-Uni. Elle a été présentée à l’ambassade du Royaume-Uni à Paris avant d’être suspendue à l’exposition Tolkien de la Bibliothèque Nationale de France (BNF) d’octobre 2019 à février 2020 (135 000 visiteurs).

Rivendell est désormais exposée à Aubusson ainsi que les 8 autres tapisseries déjà tissées de la tenture qui en compte 14 dont un tapis.

Tenture Bilbo

Bilbo

La tapisserie Bilbo woke up with the early sun in his eyes (Bilbo s’éveilla, le soleil du matin dans les yeux), neuvième de la tenture Aubusson tisse Tolkien, est tombée du métier le 4 septembre dernier.

Durant les cinq mois du tissage, avec ma collègue Natalie Mouveroux j’ai pu continuer d’apprendre et de me perfectionner comme artisan d’art aux côtés de la lissière expérimentée Francoise Vernaudon.

Émotion à la découverte de la tapisserie…

Contexte littéraire

« Cette fois, on lui [Bilbo] permit de monter sur le dos d’un aigle et de s’accrocher entre ses ailes. Le souffle de l’air était partout sur lui et il ferma les yeux. Les nains criaient des adieux et se promettaient de récompenser le Seigneur des Aigles s’ils en avaient un jour l’occasion ; et quinze grands oiseaux déployèrent leurs ailes au flanc de la montagne. À l’Est, le soleil frôlait encore l’horizon. La matinée était fraîche, et la brume sommeillait au creux des vallées et serpentait de part et d’autre des cimes et au sommet des collines. Bilbo entrouvrit les yeux. Ils étaient déjà hauts dans les airs : le monde paraissait lointain et les montagnes disparaissaient rapidement derrière eux. Il referma les yeux et s’agrippa plus fermement. » (Le Hobbit, chapitre 7, « Une étrange demeure », extrait.)

« Tolkien illustre ici les Monts Brumeux : les montagnes, belles mais menaçantes par leurs sommets déchiquetés couverts de neige, s’étendent de chaîne en chaîne jusqu’à l’horizon ténébreux. L’auteur minore le froid de ces lieux, et peut-être apporte un brin d’espoir à la quête de Bilbo en semant dans le paysage des courants jaunes de chaleur et en dissipant les ombres. Il est étonnant d’ailleurs de voir le hobbit chaussé de bottes noires, dont on ne mentionne jamais l’achat, alors qu’en véritable hobbit, il devrait aller pieds-nus.
« Le rapace est repris d’une chromolithographie d’Alexandre Thornburn représentant un aigle doré adolescent, tirée des Oiseaux des îles britanniques et leurs œufs, de T. A. Coward (première série, première édition, 1919) : Tolkien adapte l’illustration de départ en stylisant les plumes et en renforçant les couleurs. » (extrait du site de la Cité internationale de la Tapisserie d’Aubusson.)

Le travail de la tapisserie

Delphine Mangeret, peintre cartonnière a terminé le carton tiré de l’aquarelle de Tolkien avec l’équipe des trois lissières à l’auditorium de la Cité internationale de la Tapisserie d’Aubusson. C’est l’atelier Francoise Vernaudon qui a obtenu l’offre de tissage avec Natalie Mouveroux de l’atelier de la Chandouille et Anne Boissau de l’atelier AnnKiTiss.

Il s’agissait de confectionner le chapelet en même temps que de numéroter le carton. Celui-ci est à grandeur réelle, et inversé, selon la tradition du tissage d’Aubusson.

Les laines d’Aubusson 2/20 ont été teintées à l’atelier de Thierry Roger. Elles ont été mises en cônes et rangées dans l’atelier. Dès lors, Le flûtage a pu commencer.

Entre-temps, durant la première semaine (9 au 14 mars), nous avons monté la chaîne de coton : 8 crenilles sur 8 lames, soit 8 fois 41 cm, c’est-à-dire 328 cm.

Trois jours à six mains pour obtenir une chaîne régulière et prête à recevoir le carton que nous avons disposé sous le métier. Ainsi, le tissage s’est déroulé dans l’atelier de la Cité de la Tapisserie à Aubusson, à six mains et durant plus de trois mois.

Les évènements sanitaires ont stoppé net le travail qui a pu reprendre le 27 avril et s’est terminé par la tombée de métier le 4 septembre

Dans l’atelier, avant la tombée de métier

  • Anne sous le métier
    Anne sous le métier qui essaie de voir un peu de l'endroit de la tapisserie

Tombée de métier et présentation de la tapisserie

Devant la tapisserie
Delphine, Françoise et Anne devant la tapisserie

 

Moria Gate

 

J’ai travaillé sur le carton de la douzième tapisserie de la tenture Tolkien : Moria Gate (ou La Porte de la Moria), dessin aux crayons illustrant Le Seigneur des Anneaux (« La Communauté de l’Anneau », livre 2, chapitre 4, « Un voyage dans l’obscurité »). J’étais l’assistante de Delphine Mangeret, cartonnière et coloriste attachée à la Cité Internationale de la Tapisserie d’Aubusson. Il s’agissait d’interpréter le dessin en un carton de tapisserie de 3,20 x 2.44 m. Ce carton servira de modèle posé sous la chaîne du métier à tisser.

Cette expérience de cartonnière est riche d’enseignement. Delphine Mangeret me guide au fur et à mesure de l’élaboration du carton. Deux mois de travail !

Après une immersion dans la littérature du Seigneur des Anneaux pour évoquer le contexte de l’illustration, l’ambiance de la scène décrite et analyser le dessin de JRR Tolkien, nous repérons sur la maquette les différents niveaux de falaises, de montagnes, de ciel, de lacs, cascades et torrents, d’escalier et de chemin…

 

Choix des couleurs du chapelet

 

  • Moria Gate : choix des couleurs du chapelet

Par la rehausse des couleurs de la maquette, le crayon de couleur est traduit en laine.

 

Accroche au mur de la Cité internationale de la Tapisserie à Aubusson

 

Travail du trait au mur à la Cité d’Aubusson

Début du travail de : reprise des formes, de la cohérence du dessin, des volumes, des profondeurs, des matières par le traçage des contours et l’affinement des détails floutés à cause de l’agrandissement.
C’est tout le travail de l’interprétation du lissier cartonnier dont il est question. Ne pas trahir l’artiste, sonder ses intentions et repérer les traits essentiels. Tracés courbes pour les montagnes, droits et aigus pour les falaises déchiquetées, dynamiques et ondulants pour la rivière, par exemple.

Tracé des détails

 

Retour à la maison

Au mur par moitié, au sol en entier. Travail de coloration au pinceau et acrylique pour faire monter les couleurs dans les différents tons correspondant au chapelet de laine.

  • A la maison, travail de tracé au poska

 

Aller-retour à la Cité pour rencontrer Delphine pour le suivi

Retour à Aubusson, le dessin monte en couleur

 

Le dessin monte en tonalité jour après jour

 

Finalement, après le dessin et la coloration, vient le traçage des zones et des techniques de tissage et leur numérotation en lien avec le chapelet

Coloration du dessin à la peinture acrylique

La tapisserie est tombée du métier de Françoise Vernaudon le 21 octobre 2021. Elle a été dévoilée au public le lendemain en présence de Mme Bailly Tolkien.
Elle est désormais exposée à la Cité internationale de la Tapisserie d’Aubusson.
Elle est tissée en 13 portées et à une dimension de près de 9 mètres carrés.

Smaug

J’ai réalisé le deuxième carton de la tenture « Aubusson tisse Tolkien » de la tapisserie « Conversation avec Smaug » (artisan lissier version cartonnière).
Un échantillon a été tissé par le lissier René Duchet.

 

La quatorzième tapisserie de la tenture Tolkien a été tissée à l’atelier A2 de France Odile Perrin Crinière à Aubusson.

La tombée de métier a eu lieu en présence de madame Bailly Tolkien, du Président de la République et de son épouse en mai 2022.

Depuis, elle est exposée à la Cité de la Tapisserie avec le reste de la tenture Tolkien.

Les deux dernières tapisseries sont sur le métier, ou sur le point de l’être, dans deux ateliers d’Aubusson.

Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site de la Cité internationale de la tapisserie d’Aubusson.

Terre du Milieu

Après dix mois de tissage par l‘Atelier Guillot, le deuxième tapis de la tenture « Aubusson tisse Tolkien » est tombé de métier dans un atelier de tissage de la Cité.
Épaisseur, technicité, précision, relief : ce tapis ras a demandé les compétences d’un atelier reconnu, exigeant et expérimenté. J’ai eu la chance d’être intégrée dans l’équipe « Guillot ».

Le 9 juin 2023, dans l’amphithéâtre de la Cité internationale de la Tapisserie à Aubusson, avec la conservatrice Alice Bernadac, l’atelier Guillot, la cartonnière Delphine Mangeret et madame la députée.

« « Map of Middle-Earth » (« La terre du milieu »), une œuvre de 3,23 mètres sur 4,64 mètres, est extrait d’une carte de Christopher Tolkien, ancien pilote dans la Royal Air Force possédant une excellente connaissance de la cartographie, elle est annotée par Tolkien pour qui Hobbiteville serait situé « à la latitude d’Oxford ».
« La terre du milieu » forme le décor des récits les plus célèbres de J.R.R Tolkien. Cette carte permet de comprendre que la Terre du milieu, située entre les océans, ressemble à l’Europe transposée dans un passé imaginaire.
Dans une lettre de 1958, Tolkien explique qu’il a « construit un temps imaginaire » mais que, pour ce qui est de l’espace, il a « gardé les pieds sur [sa] propre terre maternelle » (Lettres, n° 211, 14 octobre 1958, p.399).
« Map of Middle-Earth » remet au goût du jour les tapis ras, tissés sur des métiers de basse lisse, comme la tapisserie. Très appréciés notamment au XIXe siècle, ils sont aujourd’hui négligés. Ce tissage événementiel rappelle donc un savoir-faire majeur d’Aubusson-Felletin
(*) La tombée de métier est intervenue en présence de Baillie Tolkien et de sa fille ainsi que du maire de Clermont-Ferrand, Olivier Bianchi et de différentes personnalités creusoises dont Valérie Simonet, présidente du Conseil départemental de la Creuse. » journal La montagne, le 24/06/23.

Carton dessiné par Delphine Mangeret d’après l’illustration de Christopher Tolkien de 1977 et validé par l’estate Tolkien pour le tissage.

Le tapis est actuellement exposé à Aubusson.
Voici quelques photos que j’ai pu prendre lors du tissage :

Images du tissage à l’atelier de la Cité de la Tapisserie à Aubusson durant l’automne-hiver-printemps 2022/2023.
Remarquez l’image inversée du carton et le tissage travaillé à l’envers qui révèle les nombreux fils de laine utilisés.
La chaîne est de coton , les couleurs de laines sont au nombre de trois : noir et blanc ainsi que le rouge pour les lettrages.
Le fond est en double chaîne et les détails et lettres en simple chaîne.