Mon parcours

Mon parcours : c’est en premier lieu la rencontre avec les œuvres de Chagall tissées par l’atelier d’Yvette Cauquil-Prince (1928-2005). Ainsi, c’est l’exposition « Chagall, œuvres tissées » au musée Marc Chagall de Nice en 2015 qui m’a amenée au métier d’artisan lissier.

Exposition « Chagall, œuvres tissées »

L’exposition « Chagall, œuvres tissées » met en miroir douze peintures originales du maître. Celles-ci sont transposées en tapisserie par la lissière Yvette Cauquil-Prince. Les douze œuvres présentées prennent des couleurs chatoyantes. Ainsi, elles sont de véritables incarnations en fils des peintures de l’artiste : une collaboration qui réunit l’art et l’artisanat au sommet.

« C’est comme si Chagall était un compositeur et Yvette Cauquil-Prince un musicien qui interprète sa partition et lui donne une couleur différente », commente Anne Dopffer, directrice des musées nationaux du XXe siècle des Alpes-Maritimes.

L’interprétation sensible et charnelle de la lissière se joue dans les couleurs, les laines, les textures et les techniques de tissage. Ainsi, c’est une véritable mise en relief de la toile peinte. Cette interprétation et les explications fournies sur le travail d’artisanat d’art en tapisserie m’ont fait découvrir le métier de lissier.


Rétrospective Cathelin

Auparavant, j’ai été touchée par le tissage des peintures du peintre drômois Bernard Cathelin (1957-2002), lors de la rétrospective Cathelin à Montélimar en 2011. Les tapisseries Cathelin sont toutes les œuvres de l’Atelier 3, de Frédérique Bachellerie et Peter Schonwald.

Ces tapisseries contemporaines sont faites de textures, de touchers, de fils savamment et patiemment entremêlés. Elles donnent naissance à une œuvre textile tirée de la matrice peinte. Ouvrage à quatre mains : celles de l’artiste et celles de l’artisan, elles m’ont donné envie d’avancer sur ce chemin professionnel.

Reconversion professionnelle

A la suite d’une carrière de près de trente ans dans la santé, j’ai effectué un bilan de compétence. Celui-ci m’a amenée à une reconversion professionnelle au métier d’artisan lissier. Après avoir tissé le fil de la vie pendant près de trente ans comme infirmière auprès des personnes très malades, je tisse à présent le fil de laine…

Formée à la tapisserie d’Aubusson, selon la tradition multiséculaire reconnue par l’Unesco comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité, j’ai acquis les bases traditionnelles de la tapisserie de basse lisse.

J’ai ainsi été accompagnée par des professionnels, à la Cité internationale de la Tapisserie et des Arts tissés d’Aubusson. Pendant deux années (2016 à 2018), j’ai suivi les formations au CAP et au BMA (Brevet des Métiers d’Art) des métiers du tapis et de la tapisserie de lisse.

Je peux confectionner une tapisserie d’Aubusson de A à Z : interpréter une œuvre d’art, une photo, un dessin, en dessiner le carton, le tisser et conclure par les finitions (4 métiers en 1 : cartonnière, coloriste, lissière et couturière).

Stages et formation

Les stages de la formation m’ont amenée à travailler dans les structures suivantes :

J’ai réalisé des petites tapisseries et un projet d’interprétation d’artiste. Ce dernier a donné lieu au tissage d’une première commande de tapisserie, à l’issue de la formation : « Le feu par le métier ».

Cette solide formation me permet de travailler selon trois modalités : artisan, interprète et créatrice.

Insérée dans le réseau des lissiers d’Aubusson, je participe au tissage collectif de grandes tapisseries et tentures (dont celles de J.R.R. Tolkien : Rivendell, Bilbo le Hobbit) aux cotés des artisans lissiers reconnus et expérimentés. Je continue ainsi à acquérir davantage de savoir-faire.